Imaginez trois drôles de dames réunies en une seule personne. Et bien cette dame, c’est charlie ! Une jeune femme libre, sexy et passionnée. Consultation.
Docteur Srangelove : Bonjour Charlie, pourquoi as-tu accepté de venir à cette consultation ?
Charlie Live Show : Et bien c’est parce que je suis un peu strange et très love. Je me suis donc dit que le Docteur Strangelove serait le plus à même de faire un diagnostic de mon état général.
DS : Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
CLS : Docteur, je crois que je souffre d’hétéroclisme… Mais pour résumer, je suis Charlie, à la fois blogueuse sexo, camgirl, créatrice de podcasts, testeuse de sextoys, mais aussi comédienne classique. Cela tourne pas mal autour de la sexualité, surtout pour du plaisir et du jeu.
DS : Tu es présente sur de nombreux réseaux sociaux ou autres plateformes, peux-tu estimer l’importance de ton audience ?
CLS : Je pense en être à la cinquième création de compte Facebook, sachant que j’ai 2 ou 3 comptes de secours car je suis très régulièrement bloquée par ce réseau. Récemment, j’ai fait des micro-trottoirs pour interviewer les marseillais sur leur vie sexuelle. Les intervenants sont naturellement habillés et je leur ai demandé s’ils regardent du porno, s’il fantasment sur les super-héros ou encore s’ils sont au fait de l’orgasme anal. Donc des questions de micros-trottoirs. Et bien, suite à cette diffusion, Facebook a bloqué mon profil. J’ai naturellement demandé un réexamen et Facebook a admis avoir commis une erreur mais cela montre à quel point Facebook m’aime. Quoi que je publie, je suis susceptible d’être bloquée.
DS : En revanche tu as un réseau bien établi sur Twitter ?
CLS : Oui ! Twitter est le réseau où je compte le plus de followers, c’est le réseau le plus ouvert. En revanche, j’avais 15 000 abonnés sur Instagram et mon compte a été fermé sans avertissement tout comme ma chaîne YouTube que j’ai dû recréer.
DS : Peux-tu nous expliquer ce qu’est une activité NSFW, puisque tu la définis toi même ainsi ?
CLS : « Not Safe For Work », ce qui signifie que ce que je fais n’est pas bon pour le travail dans le sens où cela peut créer une excitation qui n’est pas compatible avec la tenue à adopter lorsque l’on est au bureau. Si tu écoutes une lecture érotique alors que tu bosses et que tu te retrouves avec une trique monstrueuse, il sera compliqué pour toi de gérer ta journée de travail.
DS : Abordons un premier volet de ton activité, avec « Charlie Tantra ». Tu sembles attacher beaucoup d’importance à la spiritualité. Tu te qualifie de mystique et tu explores le chamanisme. Selon toi, peut il y avoir du sexe sans spiritualité ?
CLS : Bien sûr ! Mais comme il peut y avoir de tout sans spiritualité. On peut pratiquer le sexe comme l’on fait du sport, pour se sentir exister ou simplement comme une activité d’hygiène voire même simplement sociale. Amener de la spiritualité, c’est amener du souffle et de la conscience, et tout prend alors une autre dimension. La spiritualité fait partie de ma vie car j’essaie au maximum d’être consciente de l’importance de l’instant présent. Dans les milieux spiritualistes parler de cul ou d’argent est plutôt mal vu.
DS : Pourtant le Kamasutra vient d’Inde qui est l’un des pays au monde où il y a le plus de spiritualité…
CLS : C’est vrai aussi mais la spiritualité n’est pas toujours liée à la religion.
« Ce sont mes podcasts qui m’ont ouvert l’antenne de Fun Radio »
DS : Tu écris des textes et tu les lis, le tout au sein d’un collectif d’auteurs érotiques si j’ai bien compris ?
CLS : Oui, tu évoques là mes podcasts et donc mes lectures érotiques de textes. Mais attention, moi je n’écris pas. Je suis comédienne de formation, j’ai pratiqué le théâtre durant plus de 15 ans, et j’ai souhaité mettre ce plaisir que j’ai à jouer au service de la littérature érotique. J’ai des accords avec des maisons d’édition et des auteurs. Chaque semaine je prépare une lecture de 20 à 40 minutes. Malheureusement l’érotisme est considéré comme un sous-genre littéraire alors que de nombreux auteurs classiques ont donné dans l’érotisme, par exemple Zola qui a été qualifié de pornographe à une certaine époque. Un grand auteur américain comme Henry Miller compte dans sa production des ouvrages très érotiques. Je t’invite aussi à relire Apollinaire.
DS : Tes activités radio, notamment sur Fun Radio, t’ont-elles aidé pour tes podcasts érotiques ? Il faut avoir une bonne diction et savoir placer sa voix…
CLS : Ce sont mes podcasts qui m’ont ouvert l’antenne de Fun Radio. Je suis sur cette station tous les lundis soirs pour faire une lecture érotique en direct.
DS : Donc il faut que tu entretiennes ta voix. Veux-tu que je te prescrive un peu de miel ?
CLS : Oh oui, mets-moi du miel sur ton ordonnance !
DS : Parlons de tes tests produits. Tu sembles passionnée par le sujet car tes tests sont remarquablement complets et classés par catégories. Tu sembles être l’une des seules à faire des tests filmés en situation d’utilisation réelle.
CLS : Quand j’ai commencé j’étais, je crois, la seule dans ce domaine. Les tests de sextoys ont découlé de mon activité de camgirl. Je me suis aperçue qu’il existait un choix énorme de sextoys dans les loveshops et je ne savais lesquels choisir pour mon activité car il n’y avait pas de sites Internet dédiés aux tests de ces produits. Il existe des tests de téléphones, d’aspirateurs, et bien pourquoi pas des tests de sextoys ? C’est parti comme ça.
DS : Et en plus tu vends les sextoys après les avoir testés, tu viens donc d’inventer une nouvelle forme de recyclerie. C’est très écologique !
CLS : (Rires) Oui ! C’est exactement ça. En 5 ans j’ai testé beaucoup de sextoys et j’en avais jusque dans ma cave ! Tous ne sont pas adaptés à la revente mais ma foi il y a des gens qui n’ont pas beaucoup de sous alors si ça peut rendre service.
DS : Tu notes même les packaging et leur impact sur l’environnement, tu as donc un attachement fort à l’écologie ?
CLS : Comment ne pas avoir un minimum de conscience écologique à l’heure actuelle ? Nous allons droit dans le mur! Alors, si je peux faire ma part de boulot en incitant les constructeurs à utiliser moins de plastiques dans leurs emballages, les choses deviendront peut-être moins pires.
DS : J’ai remarqué que tu chantes beaucoup lors des tests produits. Tu ne regrettes pas de n’avoir pas fait une carrière de chanteuse ?
CLS : (Rires) Je ne sais pas… mais tiens puisque tu m’en parles je prépare un petit tour de chant cette année avec un copain.
« Il y a une vraie connexion à l’énergie sexuelle de l’autre »
DS : Nous allons passer au deuxième volet de ton activité en tant que CamGirl. Est-il réellement possible de prendre le contrôle de tes sextoys lors d’un livecam,comme tu l’indiques sur ton site ?
CLS : Oui, bien sûr ! Une marque qui s’appelle « Lovense » a révolutionné le marché des sextoys connectés. Imagine que tu es bloqué en Chine à cause du coronavirus et que tu as très envie d’une baise torride avec moi. Et bien tu te connectes à une application et tu vas pouvoir faire vibrer au rythme et à l’intensité souhaitée mes sextoys. Tu vas donc gérer mon excitation et le plaisir que je prends. Je suis assez fan du « Lush », un œuf vaginal, et du « Domi » qui est l’un des sextoys les plus puissants du marché pour le plaisir clitoridien. Une séance en livecam est très intime. C’est proche d’une baise dans le sens où il y vraiment un plaisir partagé. Chaque show est différent. Il y a une vraie connexion à l’énergie sexuelle de l’autre avec une charge et une puissance érotique forte !
DS : Dernier volet de tes activités, Charlie : « Au bonheur des dames ». Il s’agit là d’une sorte de club permettant non pas de tester le dernier Magimix mais plutôt des sextoys autour d’un café gourmand, c’est bien cela ?
CLS : En effet ! C’est une réunion « Tupperware » autour des sextoys. C’est un moment entre femmes durant lequel j’évoque l’histoire de la masturbation et des sextoys. C’est un espace de discussion pour dédramatiser le sujet et j’apporte des sextoys pour que les femmes se fassent une idée de leur utilisation. Il existe même une série anglaise assez populaire sur ce sujet qui s’appelle Brief Encouters.
DS : On le voit, tu es très active, dans tous les sens du terme et tu trouves même le temps de faire du bénévolat.
CLS : Oui, mes lectures érotiques sont très chronophage, mes articles aussi et tout cela je le fais sans compter mon temps. Mais je ne vais clairement pas gagner ma vie avec ça. Mon site est gratuit, sans publicité. Je vis de mes show et de la vente de vidéos mais une grande partie de mon site est en accès libre. Pour moi il est important de parler de sexualité car je pense que nous allons vers des jours sombres. Le problème, c’est que la censure s’immisce sournoisement dans la tête des gens et parler de sexualité me permet un peu d’aider les gens à ouvrir les limites qu’ils se mettent eux-mêmes dans l’esprit.
DS : Tu le sais, le « docteur » Strangelove a deux spécialités. Permets-moi donc de te poser deux questions. Tout d’abord, aimes-tu le cuir Charlie ? Est-ce que tu es… cuir ?
CLS : Oh oui, j’aime le cuir ! Je suis obligée de me freiner mais j’adore porter du cuir. C’est chaud, c’est doux et léger en même temps… et puis ce côté animal et bad girl ! Hmmmm !
DS : Et les films sur les gladiateurs, Charlie, tu aimes les films avec des combats de gladiateurs en petite jupette ?
CLS : Ha j’adooore les films sur les gladiateurs, ces corps musclés et huilés… Gladiator avec Kurt Russel est l’un de mes favoris.
DS : Tu as d’ailleurs testé un gladiateur pour Rue des Plaisirs, non ?
CLS : (rires) Ouiiiiii ! C’était fantastique ! Il n’est pas à la hauteur de Kurt Russel, il faut bien le dire, mais c’était tellement drôle ce test !
DS : Bien. Notre « consultation » touche à sa fin. Tout me semble aller parfaitement. Je vais tout de même te prescrire un sextoy connecté Flamingo ainsi qu’une jupe gladiateur noire. Pas d’inquiétude, c’est pris en charge à 100%. Merci Charlie.
CLS : Merci, docteur ! A bientôt !
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