Stella Tanagra
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Stella Tanagra : l’érotisme au bout de la plume !

Avec déjà trois recueils de nouvelles érotiques et un roman à son catalogue, Stella Tanagra est une jeune auteure de littérature érotique qui a réussi à s’imposer dans ce milieu particulier de l’édition. Stella Tanagra a sorti en mars un nouveau recueil chez IS EDITIONS, « La Peau du Monstre ». Au fil de ce recueil, l’auteure dissèque les différentes peaux du monstre, de transfigurations en métamorphoses, lui rendant tantôt son humanité ou sa bestialité, révélant aussi bien sa suprématie que ses bassesses. Stella Tanagra se livre dans cette interview exclusive pour le Blog de Rue des Plaisirs.

Docteur Strangelove : Bonjour Stella, pourquoi avez-vous accepté de venir à cette consultation ?

Stella Tanagra : Bonjour Docteur Strangelove, j’ai accepté votre invitation car cela fait maintenant quelques années que j’ai la chance de pouvoir tester des sex-toys pour Rue des Plaisirs. C’est pour moi un plaisir de pouvoir échanger et faire plus ample connaissance !

DS : Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis auteure de littérature érotique. Je me suis lancée dans cette aventure en 2015 et en entrant dans cet univers j’ai eu l’occasion de diversifier toutes mes activités en lançant un blog sexo, en posant pour des photos érotiques et en faisant des tests de sextoys.

DS : Votre pseudonyme témoigne d’un attrait pour la Grèce Antique ? Telles les Tanagras, vous êtes remarquable de grâce et de finesse ?

Un jour une personne m’a dit que je ressemblais à une Tanagra et je ne savais absolument pas ce que c’était. J’ai découvert alors que ce sont des petites statues en terre cuite très fragiles de la Grèce des IV ème et III ème siècles avant notre ère. Effectivement je suis plutôt petite et cela est resté…

Dans l’édition, les débuts sont toujours difficiles

DS : Vous avez un certain nombre de nouvelles et romans à votre actif. Avez-vous eu du mal à vous faire éditer ?

Oui, deux recueils de nouvelles et un roman. En ce qui concerne l’édition, les débuts sont toujours difficiles. Mais une fois installée dans ce monde là, avec des lecteurs, c’est plus facile. Lorsque l’on part de zéro et sans réseau, que l’on se lance dans l’aventure, c’est un vrai parcours du combattant. Il m’a fallu quelques années avant de trouver un éditeur qui croit en moi et qui accepte de m’éditer totalement à compte d’éditeur. Depuis, j’ai sorti un livre quasiment tous les ans.

DS : A quel âge avez-vous commencé à écrire ?

J’écris depuis que je suis adolescente. A la base, je n’écrivais pas forcement de la littérature érotique et à 20 ans, à cet âge où l’on découvre sa sexualité dans toute sa diversité, j’ai commencé à me questionner sur beaucoup de choses comme les relations hommes-femmes, le libertinage…  C’est ainsi que j’ai commencé à rédiger des nouvelles érotiques. J’en ai écris une dizaine et arrivée là, je me suis dit qu’il y avait matière à constituer un recueil assez sérieux pour être en mesure de le proposer à des Maisons d’édition.

DS : Qui sont vos éditeurs ? Il y a Tabou, IS éditions, y’en a t’il d’autres ?

Mon éditeur actuel est IS Editions mais j’ai aussi publié chez Tabou Editions.

DS : Combien de romans, combien de nouvelles ?

Mon premier roman s’appelle « les dessous de l’innocence ». « Sexe cité » est un recueil de nouvelles, tout comme « sexe primé ». En mars est sorti mon dernier recueil qui a pour titre « La peau du monstre ».

DS : Avez-vous une préférence pour les nouvelles ou pour les romans ?

C’est complètement différent. J’aime beaucoup l’écriture de nouvelles car j’aime l’idée d’une histoire courte à l’issue de laquelle on va surprendre le lecteur. C’est mon jeu favori. C’est ce que j’aime faire : amener le lecteur à un endroit où il ne s’attend pas du tout à se trouver, et le troubler à la fin avec la chute qui va tomber bien comme il faut. Pour questionner et pourquoi pas piéger un peu le lecteur, l’emmener en dehors des sentiers battus. C’est encore plus vrai dans ce domaine de l’érotisme où l’on peut jouer avec des sujets transgressifs. Le roman, c’était pour moi le défi de sortir de ma zone de confort. Car écrire un roman est tout à fait différent d’une nouvelle. Je vis avec les personnages tout au long de l’écriture du roman, de telle sorte que c’est plus difficile d’y mettre un point final en raison d’une sorte d’attachement qui relie l’auteur(e) à son histoire. Un peu à l’image d’un acteur qui doit sortir du rôle une fois le film terminé. C’est un petit deuil et ce n’est pas du tout la même expérience, en effet.

J’ai eu du mal à trouver un éditeur acceptant de ne pas me censurer

DS : Comment écrivez-vous ? A la main sur le papier ? Sur ordinateur ?

Je suis plutôt de la génération ordinateur. Mais j’ai toujours un carnet sur moi pour prendre des notes au fur et à mesure des idées. Parfois, j’écris sans plan bien précis avec une sorte de flash qui me vient et qui m’inspire à tel point que j’écris sans réfléchir plus que ça, en me laissant porter, et parfois je m’attache à structurer beaucoup plus les idées de façon à transporter le lecteur dans un endroit précis. Donc je jongle avec ces deux techniques d’écriture. La nouvelle se prête mieux à la première manière et le roman à la seconde.

DS : Pour écrire, vous transposez ce que vous vivez dans la vie réelle ou vous inventez totalement ?

C’est un mélange des deux. L’écriture fait partie pour moi de différents questionnements que l’on peut avoir, ou de peurs ou de fantasmes qui ne sont pas du domaine du vécu. Mais je prends aussi plaisir à écrire du réel pour prendre de la distance avec la réalité, voire se détacher de cette réalité, presque s’en exorciser selon les aventures. Ce ne sont pas forcément des belles aventures d’ailleurs. Mes thématiques sont celles de la sexualité des personnes handicapées, du viol, de l’inceste, des thèmes assez sombres. Surtout dans mes recueils. D’ailleurs, j’ai eu du mal à trouver un éditeur qui accepte de m’éditer sans me censurer.

DS : Faut-il vivre ses fantasmes selon vous ?

Certains oui, mais d’autres ne peuvent qu’être du ressort du fantasme. Ne réaliser aucun de ses fantasmes me paraît un peu frustrant. Je suis plutôt dans l’idée de pouvoir en réaliser certains, ceux qui deviennent vraiment obsédant, bien sûr dans la limite du possible. En tout cas, à travers l’écriture je réalise le fantasme de pouvoir dire des choses interdites.

DS : Vous définissez votre littérature comme transgressive. Pour vous la littérature érotique est forcement transgressive ?

Non absolument pas. C’est mon style. Et ce qui va m’attirer est d’aller vers des récits hors-normes. D’une manière générale, j’apprécie que l’art vienne me bousculer un peu.

DS : Il serait légitime de se demander si la littérature érotique ne peut pas rejoindre la littérature dans son sens le plus général du terme, non ? Pourquoi toujours classifier ?

Mon prochain livre va rejoindre cette idée-là. J’avais envie de sortir de l’érotisme, même si j’ai toujours cette empreinte. Je suis sortie il y a peu de la relecture du manuscrit de mon dernier livre et je me suis rendue compte qu’on ne pouvait pas qualifier ce recueil comme étant uniquement érotique. Malgré le rapport au corps, la sexualité, les relations hommes-femmes et la sensualité des personnages qui existent dans cet ouvrage, il est possible de se demander si c’est de l’érotisme ou pas.

Il y a une émancipation féminine grâce à la littérature érotique

DS : C’est un milieu essentiellement féminin la littérature érotique, comment l’expliquez-vous ?

Je suis en contact avec des auteur(e)s femmes et hommes. Les réseaux sociaux peuvent donner cette impression de prédominance féminine mais je ne sais pas si c’est une réalité. Les femmes sont peut être plus mises en avant. Ce type de littérature s’est pas mal démocratisé aussi et c’est peu être un support qui attire plus les femmes que les hommes. En tout cas, il y a une émancipation féminine autour de la littérature érotique et c’est un phénomène intéressant à observer.

DS : Vous venez de sortir un ouvrage, « La peau du monstre », pouvez-vous nous en dévoiler l’intrigue ?

C’est un recueil dont le fil conducteur est « le monstre » sous toutes ses formes. L’idée est d’aller chercher le monstre là où on ne l’attend pas : dans l’innocence ou dans des situations inattendues… Je ne veux pas vous en dire trop non plus mais il y a une dizaine de nouvelles sur cette thématique. A travers cette dizaine de nouvelles, je suis allée questionner le monstre qui sommeille en chacun de nous. Cet ouvrage est disponible en versions papier et numérique.

Mon rêve était d’être reconnue par un éditeur qui croie en moi au point de m’éditer et porter mes projets.

DS : On le sait, a moins de s’appeler Marc Levy ou Guillaume Musso, il est très difficile de vivre de la littérature. Peut-on vivre de sa plume érotique ?

Je crois que seulement 1 000 auteur(e)s en France vivent de leur plume. Je pense qu’il est très difficile d’en vivre. En ce qui me concerne, ce n’était pas l’idée de départ. Je suis plutôt introvertie, je partage peu de choses. Etre éditée m’a permis de m’ouvrir, d’avoir des retours de lecteurs sur ce que je fais et c’est quelque chose de très fort, constructif et passionnant.

DS : Pouvez-vous nous en dire plus sur vos autres activités ? Vous êtes modèles je crois et vous faites des tests produits, notamment pour Rue des Plaisirs ? Quel est le test que vous avez le plus apprécié ?

J’ai fait beaucoup de photos ces dernières années grâce à la sortie de mon premier livre qui a permis d’initier beaucoup de projets. J’ai fait la couverture de mon premier livre avec un ami libertin qui est aussi photographe. Toutes les couvertures de mes livres sont des photos de moi. J’ai fait aussi des dizaines et des dizaines de tests de sex-toys. Mon test préféré parmi ceux que j’ai fait pour Rue des Plaisirs est le stimulateur clitoridien Sona Cruise qui m’a fait découvrir les joies d’être femme fontaine. C’est un jouet incroyable à conseiller à toutes les femmes.

DS : Vous le savez peut-être mais j’ai deux spécialités qui sont dans ma biographie. Permettez-moi donc de vous poser deux questions. Aimez-vous le cuir, Stella ? Etes-vous… cuir ?

Pas spécialement ! Je suis un tout petit format moi, alors dès que je cherche des tenues c’est compliqué, je ne suis donc pas très cuir car il faudrait trouver du XS ! Cependant j’ai testé un costume de CatWoman chez Rue des Plaisirs qui était parfaitement à ma taille.

DS : Et les films sur les gladiateurs, Stella, vous aimez les films avec des combats de gladiateurs ?

Ah oui ! J’ai beaucoup aimé la série « Spartacus ».

DS : Bien. Notre « consultation » touche à sa fin. Tout va bien. Je vais vous prescrire quelques articles Rue des Plaisirs. Tout d’abord le stimulateur clitoridien Sona Cruise 2. J’ajoute à cela un magnifique Godemichet ELLA de chez LELO ainsi qu’un gode en verre N°63 design de chez ICICLES.

Ce fut un plaisir. Si vos lecteurs peuvent retenir de tout ça que je suis une auteure qui sort un peu du lot, avec un style qui sort des sentiers battus et nymphette à mes heures perdues, j’en serais satisfaite. Merci pour cette « consultation » et les articles. A bientôt.

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