Camille Sorel Vacances en Soumission
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Camille Sorel : une littérature érotique subtile

Vacances en soumission de Camille Sorel est le quatrième des ventes dans la catégorie e-book porno. Vacances en soumission est le sixième titre de la collection Les Nouveaux Interdits et rencontre son public et cela nous fait très plaisir ainsi qu’à son éditeur Christophe Siébert (Prix Sade 2019) et créateur de la collection Les Nouveaux Interdits, pour La Musardine / Media 1000…. « Des mots crus de vérité sans jamais être vulgaire. Ici les mots ont leur portée… Après avoir lu Vacances en soumission, vous ne pourrez plus voir de la même manière le BDSM. »

Daisy Calamité : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Camille Sorel : Comme la plupart des femmes, j’ai souvent l’impression d’avoir plusieurs vies : je suis mère, amante, amoureuse… J’ai été très longtemps professeur, également. Cloisonner toutes mes vies a souvent été difficile. Aujourd’hui, j’ai tendance à laisser les portes ouvertes entre mes mondes pour les faire cohabiter. Je suis restée longtemps cantonnée aux textes courts, n’osant pas plonger dans l’écriture d’un roman. Le lancement de la collection des Nouveaux Interdits, dirigée par Christophe Siébert pour La Musardine, a été l’occasion de me mesurer au grand format. Avec bonheur !

D C : Est-ce ce que petite, votre rêve était d’écrire de la littérature érotique ?

Camille Sorel : Plus qu’un rêve, écrire a toujours été un besoin. Je ne considère pas l’érotisme comme un genre à part, parce que la sexualité fait partie de la vie. Il y a encore beaucoup à faire pour que le sexe soit considéré avec autant de naturel que les autres aspects de l’équilibre humain. Si je me suis intéressée particulièrement à l’érotisme ces dernières années, c’est parce que je trouve le sujet éminemment complexe… donc passionnant ! Observer et décrire les enjeux émotionnels, physiques, sociaux du sexe me semble nécessaire, en premier lieu pour moi-même !


D C : Que raconte votre roman « Vacances en soumission » ?

Camille Sorel : C’est l’histoire d’Hélène, une jeune femme en vacances dans la maison de son enfance. Elle retrouve son amie Mel, avec qui elle a partagé les premiers émois sexuels lorsqu’elles étaient adolescentes. Le désir entre elles est intact. Mel annonce à Hélène qu’elle vit une relation de domination-soumission avec son mari. Elle s’y épanouit pleinement. Hélène accepte de s’initier à la soumission sexuelle. Elle ira loin… peut-être trop loin ?

D C : Vous arrivez à passer de l’érotisme à des considérations terre à terre – un tour au marché le lendemain d’une nuit BDSM ? Cette technique ajoute-t-elle du réalisme à ce roman ?

J’ai vraiment voulu raconter une histoire réaliste. Dans certains passages sexuels, je décris crûment. Nous ne sommes pas dans un univers onirique ou éthéré. Vacances en soumission révèlent une réalité.  Cela passe par un tour au marché, sentir le vent entre ses cuisses en faisant du vélo ou l’usage d’une poire à lavement avant une « séance ». J’ai tenu à mélanger tout cela parce que c’est ce que nous vivons tous : pourquoi éluder les moments prosaïques ? Ils révèlent souvent beaucoup sur les personnages.


D C : Ces vacances sont d’une légèreté incroyable dans l’écriture… le lecteur se prête volontiers au jeu des protagonistes…

Merci pour la légèreté ! Etre « facile à lire » est à mes yeux un véritable talent littéraire. Si en plus l’identification fonctionne et que les lecteurs sont embarqués dans l’histoire avec les personnages, c’est que le pari est gagné.


D C : Quelles sont vos références cinématographiques et littéraires dans le genre érotique ?

Camille Sorel : Le film qui m’a fait la plus forte impression sexuelle est sans hésiter « Eyes Wide Shut », de Stanley Kubrick. Je m’y suis sentie immergée… et ne suis pas sûre, depuis 1999, d’en être totalement sortie. J’aime sa totale ambiguïté. Il n’y a pas de réponse. J’ai voulu une neutralité semblable dans mon roman. Je dévoile une histoire et ne prends pas parti. Le lecteur est laissé libre d’être fasciné, excité, gêné, horrifié…

Le roman Histoire d’O a été une influence majeure dans ma vie. A tel point que je pourrais lui en faire le reproche, aujourd’hui. La soumission sexuelle y est magnifiée, c’est presque un lavage de cerveau.

Je préconise de lire King Kong Théorie, de Virginie Despentes, juste après le chef-d’œuvre de Pauline Réage. Histoire de se remettre les idées en place. (Sourire)

D C : Avez-vous un sextoy fétiche ?

Camille Sorel : Oh oui, c’est le Gode Bouncer ! Je l’ai découvert grâce à Charlie LiveShow. Quand elle l’a testé, elle a assuré qu’il était à ses yeux le sex-toy de l’année. Je confirme : sous mon oreiller, il est indétrônable.

C S : C’est quoi le BDSM pour vous ? Dans l’écriture et dans votre vie intime ?

Camille Sorel : J’ai été soumise pendant quelques années et j’ai vécu une grande histoire d’amour BDSM. Elle était à la fois magnifique et mortifère. Le genre de tsunami qui peut briser davantage que les vies du Maître et de la soumise. Il a fallu cesser, pour pouvoir continuer à vivre. Ce que j’ai vécu ces années-là teintera mon écriture longtemps, je pense. Heureusement, le BDSM peut aussi être léger ! Je l’ai découvert avec bonheur en retournant mon harnais de cuir pour endosser le costume de Domina. Mon soumis-joli est un tendre ami. Nous partageons bien plus que des jeux sexuels et entre nous, le respect est roi. Même si je deviens davantage paisible observatrice que scandaleuse actrice, je me sens bien dans la communauté libertine. Pour ce mot, « liberté ».


D C : Quelle est votre première lecture érotique qui vous a procuré une envie irrésistible de vous faire plaisir ?

Camille Sorel : C’est Le rideau levé, de Mirabeau. J’ai trouvé ce livre chez un bouquiniste alors que je sortais à peine de l’adolescence. Vu le nom de l’auteur, il semblait respectable et mes parents ne se sont jamais inquiété de sa présence dans ma bibliothèque. Je l’ai lu mille fois, il a enfiévré mes nuits ! Je suis très heureuse de faire partie de la collection des Nouveaux Interdits, car ces romans offrent une perversité diablement excitante tout en s’inscrivant dans le monde d’aujourd’hui. Ras-le-bol des récits pornographiques surannés. Il en existe tant et de belle qualité, que nous n’avons pas besoin de poursuivre en cette voie. Parlons de la sexualité d’aujourd’hui, il y a fort à faire !

D C : Pouvez-vous nous parler de votre actualité ?

Camille Sorel : J’ai le bonheur de collaborer avec un musicien d’electro, VAPA. Il a mis en musique trois de mes textes (Une rencontre trop sage, OIL et Légère). Vous pouvez les écouter sur toutes les plate-formes, signés Camille Sorel.

J’ai aussi fait deux feat. avec lui, dont je suis très fière. « Ils verront la télévision », d’après un texte de Marguerite Duras et « Fantasme Brisé », écrit d’après les journaux intimes de Marilyn Monroe.

Nous sortons un nouveau morceau mi-décembre 2020. Je suis l’autrice et l’actrice du texte, et VAPA, le compositeur musicien, avec le groupe Cross. Un triple feat. qui sera plein de bonnes ondes. Nous avons voulu balancer de l’espoir, du courage et donner envie de se lever pour créer le monde de demain.

Sur le plan littéraire, je fais partie du nouveau Recueil de nouvelles érotiques de Noël, qui vient de sortir à la Musardine. Mon récit est tendrement bdsm, entre une écrivaine domina et un gentil libraire. Parallèlement à tout ça, je travaille mon deuxième roman. J’en suis à la phase de recherche et j’ignore s’il entrera dans la catégorie érotique. Je ne m’y interdirai rien en tout cas.


Retrouvez Camille Sorel sur les réseaux sociaux, dont twitter :

https://twitter.com/SorelCamille

ainsi que sur son blog :

https://camillesorel.fr/

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